Résumé
Cet essai explore les liens entre la dégradation de l’environnement et l’insécurité internationale. Les travaux sur cette notion de sécurité environnementale font référence à quatre approches distinctes selon que l’objet d’étude soit l’environnement, l’individu, l’État ou le système international. Dans ce dernier cas, on peut identifier quatre séries d’hypothèses reliant la dégradation de l’environnement et les insécurités internationales: i) certaines activités d’un Etat à l’égard d’une ressource essentielle peuvent être jugées menaçantes par un autre État; ii) des instabilités internes engendrées par la dégradation de l’environnement peuvent déborder au delà des frontières; iii) la protection de l’environnement peut servir de prétexte à la poursuite d’objectifs de puissance traditionnels; et iv) l’état de l’environnement peut être évoqué afin de gagner un soutien international à des objectifs politiques internes traditionnels.
En conclusion, l’apport analytique de la notion de sécurité environnementale est jugé plutôt faible. Toutefois, ses dimensions instrumentales et psychosociologiques méritent plus d’attention. Si l’environnement peut devenir source de conflits, c’est dans la mesure où les changements environnementaux favorisent l’émergence d’un sentiment d’insécurité qui peut être utilisé comme instrument de politique intérieure ou extérieure.
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