Présentation

Mot du président

La Société québécoise de droit international fêtera son 40e anniversaire en 2022. Déjà! Depuis sa création en 1982, la SQDI est animée d’une mission qui est celle de faire la promotion du droit international au Québec et de par le monde. Cette mission a donné lieu à l’élaboration de multiples activités développées sous l’égide de la Société par et pour ses membres: conférences Maximilien-Bibaud, conférences Katia-Boustany, États généraux, publication de la Revue québécoise de droit international, conférences et colloques du Cercle-étudiant, publication d’un blogue sur le droit international, bulletin mensuel des membres, organisation de la Simulation de l’OACI, concours de dissertation, Prix de la meilleure thèse ou du meilleur mémoire en droit international, financement d’activités scientifiques, co-organisation d’évènements d’envergure, partenariats avec d’autres sociétés et réseaux, etc. Plus récemment, toujours dans le prolongement de sa mission, la Société vient de créer une nouvelle maison d’édition en droit international, les Presses de la SQDI, qui aura pour vocation de publier gratuitement et en format numérique des ouvrages généraux en droit international et politique internationale. Un projet ambitieux et novateur qui nous est cher.

Tous ces projets ont un point commun. Celui de faire la promotion du droit international en ayant à l’esprit les buts et principes des Nations Unies. Au-delà des controverses doctrinales et des nombreuses approches possibles du phénomène juridique à l’échelle internationale, la SQDI est animée par la conviction que le droit international public est au cœur des relations internationales contemporaines. Aussi, le respect de la Charte des Nations Unies et, en particulier, l’effectivité des principes généraux qui y sont codifiés (égalité souveraine des États, autodétermination, non-ingérence dans les affaires internes, obligation de régler pacifiquement les différends, interdiction du recours à la force, etc.) constituent un aspect méconnu, mais central de la mission historique de la SQDI. Je crois bon de le rappeler à l’occasion de ce mot.

Au Québec, si le développement des études et de la recherche en droit international fut timide jusqu’à la création de la SQDI en 1982, force est d’admettre aujourd’hui que la situation a bien changé. Sur le plan de l’enseignement, nous avons assisté dans les universités québécoises et celle d’Ottawa à l’essor de nombreux cours et programmes spécialisés en droit international public. Si l’offre de cours, tous cycles confondus, était relativement réduite au début des années 1980, elle s’est grandement bonifiée depuis et touche désormais tous les domaines du droit international contemporain : théories et fondements du droit international, droit international économique, droit des conflits armés, droit international des droits humains, droit international de l’environnement, droit des organisations internationales, droit pénal international, etc. Sur le plan de la recherche, l’évolution est tout aussi significative. Depuis la création de la SQDI, nous avons assisté à la naissance d’un nombre important d’instituts, de centres et de groupes de recherche en droit international. Plusieurs de ces regroupements font parties aujourd’hui des membres institutionnels de la Société et nous en sommes d’ailleurs très fiers. La recherche en droit international au Québec est riche et diversifiée. Qu’elle soit le fruit d’un travail individuel ou collectif, disciplinaire ou interdisciplinaire, elle reflète une grande variété de points de vue et de regards possibles sur la société internationale et son droit. Aux approches disciplinaire et positiviste, toujours aussi pertinentes par ailleurs, s’ajoutent de nombreuses perspectives alternatives, critiques et interdisciplinaires de plus en plus mobilisées par les internationalistes. En témoignent d’ailleurs les centaines d’articles publiés dans les pages de la RQDI depuis sa création en 1984. Cette diversité constitue immanquablement une force des chercheuses et des chercheurs qui animent notre Société et notre Revue.

Reflet de cet essor et de ce développement de l’enseignement et de la recherche, la communauté des internationalistes s’est agrandie substantiellement dans les dernières années et nous sommes privilégiés de pouvoir compter sur plus de 2000 membres pour qui le droit international constitue l’objet central de leurs études, de leur travail ou de leurs recherches. Rassembleuse, la SQDI se veut ainsi le point de ralliement des mondes académique et professionnel. Des milliers de professeur.es, étudiant.es, avocat.es, juges, fonctionnaires nationaux et internationaux de tout horizon forment aujourd’hui notre membership et notre lectorat.

Comme le soulignait la présidente sortante, la professeure Geneviève Dufour, « [f]ace à la montée de l’extrémisme et du populisme, du fait de l’instabilité et de l’imprévisibilité qui caractérisent notre ère, devant les inégalités encore bien réelles, parce que ce qui se passe à l’étranger nous touche et nous préoccupe, une association comme la SQDI ne doit peut-être plus se contenter de servir ses membres ; la communauté tout entière a besoin de forces vives, d’internationalistes engagés, acteurs de la société, connectés sur les enjeux de toute sorte, mobilisés, mobilisables et branchés sur leur milieu, sur leur communauté locale, voire planétaire ». Depuis que la professeure Dufour a écrit ces lignes en 2017, le monde a connu l’une de ses pires crises sanitaires et, avec elle, un cortège d’enjeux juridiques d’une grande complexité. Il nous semble incidemment que le besoin évoqué par notre présidente sortante d’avoir des internationalistes engagés, connectés, mobilisés et branchés n’aura jamais été aussi grand.

Sous ma présidence, j’attends travailler dans le prolongement de la mission historique de la SQDI et poursuivre, par la même occasion, le travail de longue haleine débuté il y a quarante ans par le professeur Jacques-Yvan Morin et par tous ceux et celles qui ont ensuite présidé cette Société. C’est donc dans un esprit de continuité, d’ouverture, d’engagement et d’inclusion que je souhaite consacrer mes énergies à titre de Président. À cet égard, je me réjouis de pouvoir compter sur un Conseil d’administration et sur un Comité exécutif formés de personnes extrêmement engagées, dévouées et dynamiques.

 

 

François Roch,
Président de la SQDI

François Roch

Président de la SQDI

Professeur, Département des sciences juridiques, Université du Québec à Montréal