Résumé
Dans ce discours d’acceptation prononcé à l’occasion de son agrégation à l’Académie des sciences politiques et sociales du Venezuela, à titre d’officier, l’auteur se livre d’abord à un panégyrique de l’éminent juriste qu’était Andrés Aguilar Mawdsley, décédé peu de temps auparavant; l’auteur aura la lourde responsabilité d’occuper le fauteuil laissé vacant par le disparu. La Revue reprend ce discours qui constitue en fait un résumé du Travail d’agrégation soumis par l’auteur à l’Institut.
Ce texte portait sur le rôle qu’ont joué les Nations Unies dans les processus de paix au Salvador et au Guatemala, au cours des années quatre-vingt-dix; l’auteur affine que ce rôle fut d’une telle importance qu’il s’inscrit à titre de référence dans l’histoire de cette Organisation. II ne faut pas croire, ajoute-t-il, que ce fut une action à caractère strictement local ou régional : elle constitue en fait un précédent, susceptible d’avoir des répercussions ailleurs dans le monde.
L’auteur rappelle en effet que malgré que leurs racines profondes aient plongé dans l’histoire des deux pays mentionnés, les guerres en Amérique Centrale ont eu une importante dimension internationale. Elles ont donné lieu à des opérations inusitées des Nations Unies, qui portaient sur des conflits armés non-internationaux; toutefois, c’est surtout le contenu des Accords de paix intervenus entre les parties — accords résumés ici succinctement par l’auteur — qui a véritablement conféré sa dimension historique à cet effort, surtout par rapport aux activités des Nations Unies et à l’évolution du droit international, à cause en particulier de la place centrale qu’y ont prise les droits de l’homme. Mentionnons, à titre d’illustrations, l’établissement d’une Mission de vérification des Nations Unies en matière de droits de l’homme au Salvador, puis de «commissions de vérité» chargées de faire la lumière sur les graves violations des droits de l’homme antérieures aux Accords de paix, et la conclusion d’accords touchant le système judiciaire, la création d’un Bureau national du Procureur des Droits de l’Homme (Ombudsman) et la mise sur pied d’une force entièrement nouvelle de Police civile à l’échelle nationale. Pour l’auteur, un nouvel outil d’édification de la paix s’est créé et se perfectionne en Amérique Centrale. Il s’agit d’une irréversible internationalisation de la promotion et de la protection des droits de l’homme, qui ne contreviendrait pas au paragraphe 7 de l’article 2 de la Charte des Nations Unies.
Indépendamment de leurs répercussions éventuelles sur l’avenir, les expériences présentées dans cet exposé constituent une extraordinaire réussite de la solidarité internationale en faveur de la cause de la paix, de la justice et du respect intégral des droits de l’homme; l’essor de la promotion et de la protection de ces droits constitue l’une des plus grandes conquêtes de l’humanité dans la seconde partie du XXe siècle.
Établissant enfin un parallèle avec la situation à l’intérieur de son propre pays, l’auteur se demande pourquoi de tels progrès tardent tant à se réaliser au Venezuela, pays démocratique pourtant, et qui, à ce jour, ne connaît pas la guerre civile.
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